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La Villa Dewez, récemment classée

Le long de la chaussée de Philippeville, à Loverval (Gerpinnes), la Villa Dewez est désormais classée comme monument. Ce classement est l’aboutissement d’un long travail d’expertise et de sensibilisation des propriétaires initié par notre équipe dans le cadre de la valorisation du lotissement du Grand Chéniat.

C’est que derrière son apparente simplicité, cette maison bourgeoise, plantée sur une petite butte et entourée d’un jardin, recèle une richesse aux multiples facettes. Les façades, toitures, mais aussi menuiseries, vitraux, ferronneries et corps de cheminée de la Villa Dewez ont été travaillés pour former un tout cohérent, un petit bijou de l’architecture des années 30 tendance Art Déco.

Marcel Depelsenaire, un « architecte-ensemblier »

Construite en 1932, la Villa Dewez est représentative du travail de l’un des principaux architectes de l’Entre-deux-guerres actif à Charleroi : Marcel Depelsenaire (1890-1981) qui, pour le projet du lotissement du Grand Chéniat entre autres, s’est associé à l’architecte Jules Laurent.

Elle se démarque par l’homogénéité de sa conception, tant au niveau du plan que des ornements. Ceux-ci ont été dessinés par l’architecte lui-même, avec un souci minutieux du détail, des façades aux équipements intérieurs.

Une villa témoin des habitations bourgeoises des années 30

La Villa Dewez forme ainsi un ensemble homogène et particulièrement bien préservé de l’architecture des années 30 tendance Art déco. Le plan s’inspire des maisons de campagne à l’anglaise (cottages), les décors, géométriques et stylisés, sont typiquement Art Déco.

Loggias (balcons en retrait) et bow-windows (fenêtres en saillie) rythment les façades et leurs angles. Comme une signature de l’architecte que l’on retrouve dans plusieurs de ses constructions : le pignon principal, immense et triangulaire, est percé d’une loggia au profil caréné. Des colonnes sont utilisées comme éléments structurels, mais aussi décoratifs aux côtés d’acrotères et de volutes.

À l’intérieur, les espaces spacieux et lumineux s’articulent par des jeux de niveaux. Comme dans les volumes extérieurs, l’architecte crée des points de vue. Le grand hall ouvert constitue le cœur de l’habitation que la cage d’escalier relie aux différents étages.

Le vitrail dans toute sa splendeur

Un peu partout, transpire le goût des matériaux et de l’artisanat. La villa met à l’honneur l’art de la ferronnerie et du vitrail qui ornent portes et fenêtres. Aux côtés des maîtres artisans, comme le ferronnier Franz André qui réalisa la porte d’entrée, Marcel Depelsenaire apporta sa patte en imaginant lui-même les vitraux.

Les vitraux de la Villa Dewez forment un ensemble exceptionnel par la qualité de leurs assemblages de textures variées, leurs coloris délicats et leurs motifs originaux. Souvent floraux, parfois ésotériques (divinités, animaux mystérieux), ils composent une sorte d’allégorie du monde champêtre, qui entre en résonnance avec la typologie de cette maison de campagne.